Quatre arrondissements, ceux du centre de la ville (1er, 2ème, 3ème et 4ème) : voilà l’espace dans lequel Airbnb compte appliquer la loi à Paris ! En effet, voici plusieurs années que la loi limite, en France, les locations saisonnières, type Airbnb, à 120 jours par an. Voici plusieurs années que les loueurs, sur Airbnb, ne respectent pas cette loi. Pour la faire appliquer, un décret permet désormais aux grandes villes d’imposer un enregistrement obligatoire en mairie à ceux qui veulent louer sur Airbnb, afin de repérer facilement les contrevenants. La ville de Paris l’appliquera dès le 1er décembre.
Réaction d’Airbnb, présentée comme un acte de bonne volonté : mettre en place, à partir du 1er janvier 2018, une limitation automatique à 120 jours de location par an, comme il en existe déjà à Londres ou Amsterdam. Quand l’annonce dépasse cette limite, elle est automatiquement bloquée par Airbnb. Seul problème, et de taille : Airbnb ne l’appliquera que dans l’hyper-centre de Paris, ces fameux quatre arrondissements ! Et s’ils sont les plus touchés par les abus et les effets négatifs d’Airbnb, cela ne signifie pas pour autant que la loi ne s’applique pas ailleurs !
Sans rire, Airbnb, se présentant comme un « acteur responsable« , explique qu’il a décidé de « mettre en place la limite automatique de la durée annuelle de location des logements dans le centre de Paris pour favoriser un tourisme responsable et durable« .
Les réactions virulentes n’ont pas tardé. Elles émanent de la mairie de Paris : « C’est hallucinant ! Cela veut dire en creux que Airbnb n’appliquera pas la loi » sur les 16 autres arrondissements, a déclaré à l’AFP Ian Brossat, adjoint au Logement de la maire de Paris Anne Hidalgo. Airbnb « présente comme un geste de bonne volonté une annonce qui en réalité enfreint la loi » a-t-il ajouté.
Mais aussi des responsables du secteur hôtelier : « Airbnb fait croire qu’elle anticipe alors qu’elle ne fait qu’appliquer la loi, c’est une belle opération de communication mais à l’arrivée, c’est de l’enfumage, c’est insupportable » fulmine avec raison Roland Héguy, président de l’Umih.