Face à la professionnalisation de l’offre Airbnb, la municipalité de Nantes entend réguler l’activité de la plateforme, pour limiter les abus et la concurrence déloyale avec le secteur hôtelier. En un an, la région Pays-de-la-Loire a vu bondir le nombre de voyageur utilisant Airbnb, de 300 000 en 2016 à 450 000 en 2017, dont 100 000 pour la seule ville de Nantes.
Et si Airbnb se félicite d’avoir reversé 187 000 euros de taxe de séjour à la ville, les élus rappellent qu’Airbnb représente 9% des nuitées pour seulement 5% des recettes ! Un écart que pointe le Club Hôtelier de Nantes, qui rappelle que les loueurs sur Airbnb « ne sont pas soumis aux normes d’accessibilité, de sécurité, ni aux mêmes déclarations fiscales » que les hôtels, provoquant de fait une concurrence déloyale.
« Il y a désormais plus de logements Airbnb disponibles que de chambres d’hôtels dans la métropole. Le problème, ce n’est pas le propriétaire occupant qui propose une chambre lorsqu’il s’absente un week-end. Le problème, ce sont ceux qui abusent et en font commerce à l’année. Ceux-là sont connus » attaque Matthieu de Montferrand, président du Club hôtelier.
La Mairie semble à l’unisson sur cette question, et envisage sérieusement de réguler la plateforme : « L’activité d’Airbnb doit être plus équitable et mieux encadrée. On souhaite que la taxe de séjour des nuitées Airbnb soit évolutive, en fonction de la typologie du logement, comme pour les professionnels hôteliers. On veut aussi que les utilisateurs d’Airbnb n’en fassent pas leur activité principale. On travaille sur le sujet. On fera le point avec les hôteliers en mars. Il y aura des mesures prises en juin » expose Fabrice Roussel (PS), vice-président de Nantes métropole en charge du tourisme. Appliquer l’enregistrement obligatoire en mairie pourrait être l’une d’elle…