La ville de La Roche-sur-Yon est en proie à une crise immobilière sans précédent, qu’aggrave considérablement le développement de l’offre Airbnb dans la capitale vendéenne.
« On a bien une problématique de logements à La Roche, qui concerne à la fois les logements étudiants (on est passé de 5 000 à 7 000 étudiants en 6 ans) mais aussi les grands logements familiaux », reconnait Malik Abdallah, adjoint au maire de la Roche-sur-Yon. Pour certains étudiants ou certaines familles, trouver un logement s’apparente à un chemin de croix.
« On recherchait une maison, avec trois chambres, pas trop loin du centre-ville. Il n’y a pas d’offre ou très peu. Après plusieurs semaines de recherche, on était désespérés, avec ma conjointe », expose Juan, 52 ans, cadre dans un lycée privé de La Roche-sur-Yon. Sa famille a fini par trouver une maison, grâce à un dispositif d’aide aux actifs qui acceptent un poste éloigné de chez eux : « Grâce à cela, une agence immobilière s’est chargée de visiter des logements à notre place et nous avons fini par trouver une maison… que nous avons visitée par WhatsApp’ et découvert sur place le jour où nos cartons sont arrivés… Car il fallait donner une réponse très rapide », complète le père de famille.
« J’ai un client qui dort en mobile-home parce qu’il ne trouve pas à se loger… » précise un agent immobilier en ville. Même les entreprises commencent à souffrir de ce marché immobilier trop tendu : « Nombre d’entreprises perdent des collaborateurs parce qu’ils ne peuvent pas se loger. Il faut que collectivement, on se pose la question de l’habitat pour continuer à faire venir des talents sur le territoire », s’inquiète Guy Plissonneau, président de la communauté de communes voisine Vie et Boulogne.
Cette pénurie de logement est considérablement aggravée, comme à Vannes par exemple, par le développement incontrôlé de l’offre Airbnb : en deux ans, le nombre d’annonce sur la plateforme est passé de 150 à 370 à La Roche-sur-Yon ! Mais la location saisonnière n’étant pas régulée dans la ville, les investisseurs s’en donnent à coeur joie : « Je suis à minimum 20-24 nuitées par mois. La facilité aujourd’hui est de travailler avec les plateformes comme Airbnb, même si elles sont aussi assez gourmandes. Ce sont davantage les étudiants qui sont lésés par ce marché », détaille un propriétaire qui a retiré ses appartements du centre-ville du marché locatif classique pour les mettre sur Airbnb.
Une situation qui préoccupe au plus haut point les habitants et tout le tissu économique de la ville.