Air France vient de déclarer que sa nouvelle filiale, Joon, avait noué un partenariat avec Airbnb afin de proposer à ses voyageurs de profiter des offres de la plateforme. Ce partenariat pose question : l’Etat est toujours l’actionnaire majoritaire d’Air France-KLM, avec 17,6% du capital et 3 administrateurs sur 15.
Un partenariat loin d’être éthique
Comment une entreprise d’Etat peut favoriser une multinationale étrangère, qui a mis en place un processus d’évasion fiscale afin de ne payer quasiment aucun impôt dans l’ Hexagone, au détriment du secteur hôtelier et touristique français ? La question reste entière.
Ce partenariat rappelle celui que la SNCF avait voulu lancer avec Airbnb avant de faire marche arrière devant le scandale provoqué. Et comme à l’époque, le secteur hôtelier n’a pas manqué de réagir à travers un communiqué de presse : « le Syndicat National des Hôteliers Restaurateurs Cafetiers Traiteurs (GNI) et l’Association pour un Hébergement et un Tourisme Professionnels (Ahtop) s’interrogent sur ce partenariat entre une filiale d’Air France, subventionnée à hauteur de plusieurs milliards d’euros par l’Etat et les contribuables français, et la plateforme Airbnb et ses nouveaux services payants tels que « Airbnb experience ». Cette multinationale qui use de toutes les failles du système fiscal français pour ne déclarer que 2% de son chiffre d’affaires en France et ne créer quasiment aucun emploi ».
L’Ahtop et le GNI en appellent au Président de la compagnie aérienne française : « nous, professionnels du tourisme, ne comprendrions pas qu’Air France, dont l’Etat est le principal actionnaire, n’ait pas assorti ce partenariat de clauses visant au strict respect des règles sociales et fiscales françaises et qu’il ne se soit pas assuré que la totalité du chiffre d’affaires réalisé via les « expériences » vendues en France soit bien déclaré en France. Nous interpellons donc le président d’Air France afin qu’il réponde aux professionnels du tourisme comme à l’ensemble des contribuables français ! »
Et de rappeler : « Le GNI et l’Ahtop ne s’opposent en aucun cas aux plateformes de location pour peu que celles-ci respectent et fassent respecter les obligations fiscales, sociales et réglementaires. A cet effet, ils rappellent leur exigence d’une concurrence saine et équitable pour tous les acteurs professionnels du tourisme. »