Lundi 18 novembre 2019, le CIO annonçait qu’Airbnb ferait partie, jusqu’en 2028, des quinze TOP sponsor des Jeux Olympiques. Dans la foulée des protestations d’indignation de la Mairie de Paris, les hôteliers franciliens ont annoncé, ce mercredi 20 novembre, vouloir suspendre leur participation aux JO de Paris en 2024.
En effet, voici plusieurs mois que le Comité d’Organisation des JO (COJO) négocie avec l’Umih (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie) pour loger les 200 délégations de sportifs et leurs équipes, ainsi que les journalistes qui se presseront à Paris pour l’événement. Le président du COJO, Tony Estanguet, a récemment évoqué 617 hôtels retenus.
Mais c’était avant le partenariat signé entre le CIO et Airbnb, pour lequel la Mairie de Paris et le COJO n’ont pas eu leur mot à dire. « Les hôteliers vont suspendre leur participation à l’organisation des JO 2024 » a menacé Laurent Duc, président de la branche hôtelière de l’Umih, pour qui ce partenariat est « totalement irrespectueux envers les professionnels de l’hôtellerie ». Les syndicats hôteliers vont cesser de siéger aux réunions du COJO, dans l’attente d’une clarification. L’Umih en profite pour rappeler que « l’offre hôtelière parisienne et francilienne était un atout dans le dossier de candidature de la ville de Paris ».
« Où est la moralité ? », s’est interrogé Roland Héguy, président de l’Umih, jugeant « outrageux de faire de cette entreprise qui joue de la dérèglementation dans tous les pays du monde un partenaire mondial du CIO ». Les autres syndicats hôteliers se sont mis au diapason de l’Umih : le GNI, qui représente les indépendants français de l’hôtellerie et de la restauration, a déclaré : « Airbnb, qui ne respecte pas les règles, doit être disqualifié ! ». Le GNI compte porter l’affaire devant le comité éthique du CIO.
Reste à espérer que cette campagne parviendra à faire reculer le tout-puissant CIO. Le partenariat avec Airbnb est évalué par des médias spécialisés à environ 500 millions de dollars (450 millions d’euros).
Ils en parlent aussi : Libération, Nice-Matin, Le Figaro, Le Monde