A l’été 2019, la mésaventure d’un père de famille avait mis en évidence une absurdité dans le système de collecte automatique de la taxe de séjour par Airbnb : la plateforme prélève une taxe même pour les mineurs, pourtant exemptés par la loi.
En ce mois de mars 2020, ce sujet est repris par l’association 60 millions de consommateurs. Elle pointe que, depuis le 1er janvier 2019, date à laquelle Airbnb a commencé sa collecte automatique de la taxe de séjour, la plateforme est hors-la loi. En effet, selon l’article L. 2333-3 1 du code général des collectivités territoriales, ni les mineurs, ni les travailleurs saisonniers ne devraient payer cette taxe de séjour.
Airbnb se défend en expliquant que son système informatique « n’a pas la capacité de prendre en compte les âges des voyageurs », d’autant que les législations varient d’un pays à l’autre. La défense est cocasse, puisque Abritel ou Le Bon Coin, pourtant concurrents directs d’Airbnb et soumis aux mêmes contraintes, ont trouvé le moyen technique d’indiquer qu’un voyageur est mineur ou travailleur saisonnier !
Airbnb se contente donc d’expliquer qu’elle collecte pour tous les voyageurs, puis met à leur disposition « des informations sur la procédure de remboursement en cas d’exemption ». En clair : après avoir payé quelques euros pour la taxe de séjour de votre enfant, vous devrez envoyer une demande officielle à la commune ou la communauté de commune pour récupérer cette somme ! Dans la pratique, presque personne ne fait cela.
Les communes, elles, ont tout intérêt à ne rien dire. Elle récupère ainsi un petit bonus sans rien avoir à faire ! « La collecte de cette taxe n’est pas contrôlée. Les communes sont complices d’une pratique illégale concernant les mineurs et les saisonniers », dénonce ainsi Laurent Duc, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH).