En France, de plus en plus de propriétaires abandonnent la location à la nuitée sur Airbnb pour se tourner vers la location meublée de moyenne durée – plus sûre, moins chronophage et, au final, souvent plus rentable.
Bien entendu, les mesures restrictives mises en place par l’Etat et les grandes villes de France, Paris en tête, explique pourquoi certains propriétaires dans l’illégalité renonce à louer sur Airbnb pour remettre leurs biens en location classique.
Mais de plus en plus de propriétaires qui louaient légalement sur Airbnb renoncent également à cette pratique. Dans un premier temps, l’option Airbnb semble intéressante, les gains beaucoup plus élevés, même en ne louant que 120 jours par an, surtout dans les zones touristiques.
Mais, avec les mois qui passent, les charges importantes (frais de réservation prélevés par Airbnb, conciergerie) et le temps pris pour gérer la location à la nuitée changent le point de vue des propriétaires, qui (re)découvrent les avantages de la location meublée de moyenne durée (de trois mois à un an) : « Depuis six mois, une vague de nouveaux clients-bailleurs abandonnent la location touristique à la nuitée pour une location meublée consentie à des occupants plus stables sur une durée de plusieurs mois », note Alix Tafflé, président-fondateur de MorningCroissant.fr.
De plus, la location meublée moyenne durée répond à une demande forte dans les métropoles, pour des actifs en période d’essai ou en déplacement, des étudiants en stage pour quelques mois et des étrangers en mission, ce qui permet de trouver très rapidement un locataire, tout en gardant la flexibilité que n’offre pas la location longue durée. Autre avantage : en location meublée de moyenne durée, le propriétaire peut se faire rembourser jusqu’à 80% des charges locatives par l’occupant – quand, en location à la nuitée sur Airbnb, il doit payer la totalité des factures – ce qui provoque de désagréables surprises quand les occupants mettent le chauffage à fond ou abusent des bains brûlants…
Ainsi, depuis l’automne 2017, Claire a arrêté de louer sur Airbnb son appartement dans le quartier du Marais sur Airbnb : « J’ai fait mes calculs, la location de courte durée est trop astreignante. Il faut être tout le temps disponible pour assurer l’accueil des vacanciers, dont certains ne préviennent pas quand ils sont en retard. De plus, ce défilé continu de résidents coûte cher car il accélère la dégradation de l’appartement. Et je n’ai plus d’angoisse quand j’ouvre la porte et découvre l’état du logement après le départ des occupants. »
Même histoire pour Simon, propriétaire d’un appartement à Bordeaux : « J’ai opté pour la location avec une durée d’occupation allant de trois mois à un an maximum. Lorsque j’ai commencé à pratiquer la location à la journée, c’était sympa. Je remplissais vite et l’argent rentrait bien. Puis cette activité s’est révélée usante, chronophage et coûteuse. Près de 40 % de mes revenus partaient en frais. A l’année, mon 54 m2 me rapportait 14 500 EUR [120 nuitées à 120 EUR] contre 12 600 EUR actuellement [sur la base de 1 050 EUR par mois], l’écart est faible. Et je ne m’occupe plus de rien »