En France, l’étau se resserre autour des sites de location saisonnière comme Airbnb. De trop nombreuses annonces défient la légalité, notamment à Paris, attirées par l’appât du gain : louer en saisonnier sur Airbnb dans la capitale rapporte en moyenne 2,6 fois plus qu’une location à l’année, avec des pics dépassant les 3 fois plus dans les quartiers les plus centraux et touristiques.
Car malgré des contrôles qui s’intensifient et des amendes dissuasives, « les deux tiers des annonces de locations de meublés dans la capitale et actuellement en ligne sont encore hors la loi », comme l’affirme Jean-Bernard Falco, président de l’Association pour un hébergement et un tourisme professionnel, une association d’hôteliers comptant 30 000 adhérents.
Les conséquences sont une diminution du parc locatif réservés aux habitants, vidant certains quartiers de toute vie sociale, de commerces et d’équipements de proximité, en les transformant en « usine à touriste ». A cela s’ajoute une concurrence déloyale avec le secteur hôtelier, et des soucis de voisinage : « Les allées et venues incessantes dans les cages d’escalier, la divulgation des codes d’entrée qui nuisent à la sécurité des lieux, sans oublier les nuisances sonores de certains vacanciers fêtards. Tout cela indispose de plus en plus les résidents des immeubles concernés. Cela génère des conflits de voisinage » souligne Ian Brossat, adjoint à la maire de Paris chargé du logement.
Mais l’arsenal législatif pour lutter contre ces abus se muscle, les équipes de contrôle aussi, à Paris, mais aussi à Strasbourg ou à Nice. Rendre la ville à ses habitants est à ce prix.