En France, l’écart d’obligations réglementaires et fiscales entre Airbnb et l’hôtellerie préoccupent au plus haut point les directeurs d’hôtel. Durant le tour de France réalisé par les principaux syndicats hôteliers de France, afin d’expliquer aux responsables municipaux cette problématique et leur indiquer comment mieux réglementer la location touristique de courte durée type Airbnb, Laurent Duc, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), a exposé les principales raisons de cette lutte.
« 90 % des locations meublées en France ne sont ni enregistrées, ni déclarées. L’Umih demande à ses adhérents de faire pression auprès de leur maire, afin qu’ils demandent aux loueurs de ces locations touristiques à petite durée de déclarer le changement d’usage du bien loué, comme leur permet maintenant la loi » a déclaré Laurent Duc au Golf Barrière de Saint-Julien-sur-Calonne, en Normandie, à proximité de Deauville.
Le but n’est pas d’empêcher des particuliers d’arrondir leur fin de mois en louant leur logement quand ils partent en vacances. Il s’agit de supprimer la concurrence déloyale de professionnels qui louent sur Airbnb comme des hôteliers, sans en assumer les obligations légales et fiscales : « entre une location touristique et un hôtel, les obligations n’ont rien à voir… Les locations de meublés pour des courtes périodes n’ont aucune obligation, un hôtel doit servir un petit-déjeuner, refaire le lit chaque jour, ne peut pas servir d’alcool dans les chambres, et il y a une obligation d’avoir toujours quelqu’un dans l’hôtel. Des obligations qui génèrent des frais incompressibles. Sans oublier la TVA, la taxe de séjour… et les obligations en matière incendie, etc. Pour une location touristique, rien de cela. Une boîte aux lettres suffit et un détecteur de fumée » a précisé le président de l’Umih.