Ce jeudi 17 octobre, les quinze villes d’Europe engagées pour contraindre la Commission Européenne de les laisser réguler Airbnb comme elles l’entendent, se réunissent, une nouvelle fois, à Munich.
Ian Brossat, adjoint au logement à la Mairie de Paris, y représentera la capitale française, aux cotés d’élus de Barcelone, Amsterdam, Bordeaux, Bruxelles, Berlin, Valence, Vienne, Cracovie, Munich, Lisbonne, Bologne, Reykjavik ou Lisbonne. «Nous souhaitons que la nouvelle commission européenne prenne désormais un peu plus en compte la voix des habitants, plutôt que celle des lobbyistes» détaille Ian Brossat.
En effet, la Commission Européenne, sous l’influence d’un groupe de lobbyistes menés par Airbnb, a fait passer une directive qui déresponsabilise Airbnb de la légalité (ou non) des annonces que la plateforme héberge. Dès lors, toute législation d’encadrement d’Airbnb qui propose de sanctionner la plateforme est, en droit européen, illégale. Plusieurs décisions de la Cour de Justice Européenne sont attendues dans les semaines qui viennent sur ce sujet, qui pourraient conduire à casser les législations de plusieurs villes.
Mais les municipalités refusent de se laisser faire : «Je demande simplement que la commission européenne prévoit une directive pour que les villes soient libres de mettre en place leurs propres règles, ce qu’elles estiment justes pour elles-mêmes», détaille Ian Brossat. Pour lui, les municipalités ne visent que «le bon équilibre entre le développement du tourisme et bien-être des habitants».
En tout état de cause, la résistance s’est organisée. Le nouvel exécutif européen, qui se targue d’être impitoyable avec les manipulations des GAFA, Google en tête, choisira-t-il de favoriser une multinationale n’employant qu’une poignée de salariés en Europe et pratiquant l’évasion fiscale, plutôt que des villes souhaitant défendre leurs parcs immobiliers et leurs vies de quartier ?